L’association La vie en Marche voit sa création le 17 septembre 2001, enregistrée au registre des associations du Tribunal d’Instance de Mulhouse sous les références LXXVIII(78) Folio n°101.
Tout a commencé par un reportage télévisé sur France 2 intitulé le Camion de l’Espoir. Un homme, Nommez Ba Gahn, orthoprothésiste à l’hôpital régional de Tambacounda parcourt la brousse au volant d’un camion mobile pour appareiller des enfants handicapés. Des situations dramatiques, révoltantes. Les images parlent : Souffrances, vies gâchées, attentes d’opérations, manque de moyens et d’argent. Ces enfants existent pourtant, oubliés, délaissés, laissés pour compte. Des innocents sans voix.
Et, dans la brousse, un homme se lève pour faire vivre les enfants debout : Nommez Ba Gahn ;, sans baisser les bras, il se bat pour leur rendre leur dignité. De son combat, il en a fait un sacerdoce. Il veut que l’on reconnaisse leurs droits, leur citoyenneté. Il veut les faire SE TENIR DEBOUT, leur donner les moyens d’avoir leur place toute entière dans la société. Cet humaniste qui aime son pays, le Sénégal , seul, devant cette tâche immense, espère que ces images feront réagir et appelleront à la solidarité humaine.
Je suis poignardé dans le cœur autant par les images que par le courage et la détermination de l’homme. Ma décision est prise. Je veux le rencontrer et l’aider dans son combat.
Des mois vont s’écouler avant mon départ pour Tambacounda en compagnie de Marc Noblecourt, le président délégué de l’ALVM.
Avril 2002, Nommez nous attend à l’aéroport Léopold Sédar Senghor puis direction vers l’hôpital de Tamba. Choc immense devant la réalité du terrain : des dizaines de gens en attente de soins sous un soleil de plomb et après des jours de marche, des enfants sans appareillages allongés sur le sol ou dans les bras des mamans, partout des sourires, des regards de tendresse mêlés de tristesse, des êtres qui attendent avec renoncement.
Je signe alors avec mon cœur, un contrat moral pour la vie entre ces enfants, La Vie en Marche et moi. A partir de ce moment- là, pour ma famille et moi-même, une autre vie commence rythmée par la vie de La Vie en Marche, une passerelle d’amour entre l’Alsace et le Sénégal, une aventure humaine qui n’aura pas de fin.
Au fur et à mesure des actions, des manifestations, des projets qui germaient dans nos têtes, je me questionnais sur le sens et les valeurs que nous devions donner à nos missions.